Dieu a-t-Il un Nom ? Depuis toujours, pour s’adresser à l’Être Suprême, les hommes de toutes traditions s’appuient sur un nom qu’ils peuvent murmurer dans le secret de leur cœur. Un Nom, précieux code vibratoire, qui vient réveiller la conscience de l’essentiel…

Parmi les trésors de la kabbale hébraïque, le Nom imprononçable de Dieu représente certainement un des mystères les plus profonds. Il se décline en quatre Lettres sacrées : Yod, Hé, Vav et Hé, qui unissent ici leurs énergies pour nous offrir un inestimable cadeau destiné, comme toujours, à la compréhension du cœur et non de l’intellect.

Nous le lisons généralement YAHVE. Mais les Lettres de l’alphabet hébreu sont toutes des consonnes. C’est l’être humain qui choisit la voyelle, le son, qui permettra à la lettre de devenir verbe et d’être ainsi exprimée. Par exemple, un hébraïsant qui découvre un mot inconnu, un nouvel assemblage de lettres, ne peut que proposer une façon de le lire, mais en fait les possibilités sont multiples. Cette notion nous ouvre de nombreuses perspectives sur les nombreuses variations du Nom sacré, qui sont toutes puissantes et belles.

Les dix commandements des tables de la loi apportées par Moïse résonnent dans l’inconscient collectif, car elles appartiennent au patrimoine de l’humanité. Le troisième précise : « tu ne prononceras pas le Nom de Yahvé, ton Dieu, en vain » (Exode 20.1) Lorsqu’un juif religieux rencontre le Saint Nom dans sa lecture de la torah, il le remplace par ADONAÏ, qui signifie « Seigneur Dieu », pour ne pas risquer de prononcer le Nom sacré. Seul le grand prêtre osait le dire à voix haute, une fois par an, dans le Saint des Saints, l’endroit le plus sacré du temple, après s’y être longuement préparé et purifié. Voilà pourquoi il ne peut être compris que par le cœur, par l’enfant intérieur qui se souvient de la Source bénie.

Alors, faut-il craindre la magnificence de ce Nom ? Ces quatre Lettres dégagent sans conteste une grande puissance vibratoire. Que viennent-elles nous dire aujourd’hui ? Quel message annoncent-elle pour l’humanité entière ? Comment peuvent-elles nous aider concrètement à libérer notre âme de lumière, à soulever le voile de la dualité ?

La réponse à ces questions apparaît lorsque l’on écrit ce Nom sacré, Yahvé, verticalement, en plaçant les lettres de haut en bas. Il dessine alors la silhouette d’un Homme debout. Yod est la tête, le premier Hé forme les épaules et les bras, le Vav est la colonne vertébrale, le deuxième Hé le bassin et les jambes.

Est-ce une surprise ? Les enseignements spirituels nous révèlent que le Divin se découvre au plus profond de nous. Ici le Nom secret de Dieu nous dévoile qu’il porte en Lui l’être humain. Il nous rappelle qu’effectivement, dans notre Réalité éternelle, nous sommes faits à l’image et à la ressemblance de Dieu. Quand le mental se tait, quand le regard sait unir et non plus séparer, quand le cœur s’ouvre et choisit d’aimer, ce Nom sacré se fait miroir de notre Splendeur de lumière.

Cette conscience peut être un puissant support de méditation : pendant plusieurs minutes, je vous propose de contempler le Saint Nom vertical simplement dans une attitude intérieure d’offrande au Divin. Puis laissez-le grandir et prendre sa place dans tout votre être, de la tête jusqu’aux pieds, en vous identifiant à lui. Fermez les yeux en répétant doucement « Yod Hé Vav Hé »… Comme toujours, l’important n’est pas la technique mais la sincérité du cœur, le don de la personnalité humaine à la Source d’Amour du Père-Mère, dans un élan joyeux.

Alors se révèle la réalité de l’Homme fait à l’image de Dieu. Décidément, nous ne sommes pas ce que nous croyons être, enfermés dans nos limites. Nous ne sommes pas cet orgueil, ce besoin désespéré de maîtriser ce monde que nous ne comprenons pas. Nous ne sommes pas ces peurs et ces souffrances nées du long exil, ce manque d’amour et de communication qui étouffe les âmes. Lorsque nous courbons la tête, la fausse couronne du roi-ego tombe, en faisant un bruit qui nous réveille. Et Lui, le Bien-Aimé, Dieu, la Force de Vie, Il nous relève doucement. Il nous fait percevoir la présence de notre Couronne subtile et éternelle qui se déploie en s’ouvrant comme une fleur aux rayons du Soleil. Pour Lui, par Lui, en Lui, nous pouvons nous tenir véritablement debout, rayonnant son Amour infini, en Son Nom…

En ces temps troublés où la folie des hommes se déchaîne, c’est parfois au nom de Dieu que les pires actes contre la Vie sont commis. On peut se demander quelles sont les motivations qui animent ceux qui sont capables de sacrifier leur existence pour emporter dans l’horreur des milliers de vies humaines ? Que pouvons-nous faire ?

Nous sommes bien plus puissants qu’il n’y paraît pour agir – et il est temps ! – en invoquant le Saint Nom dans la conscience de l’humanité Une. Nous sommes tous solidaires et responsables, à bord du vaisseau Terre. Par Son Nom, Dieu nous offre un miroir de vérité, afin que nous puissions enfin nous souvenir de Lui, donc de qui nous sommes. Ne nous trompons pas de guerre. En chacun de nous il y a un terroriste et une victime, un peuple oppressé et un autre qui vit dans une totale indifférence. En déclarant en nous-mêmes le cesser le feu, en accomplissant l’unité intérieure, dans la détermination de n’oublier aucune région de notre être, nous pourrons réellement contribuer à appeler la paix dans le monde.

Jérusalem, la « ville de la paix », a pour initiale la lettre Yod (la Main de Dieu),tout comme Yahvé. Yérushalaïm (c’est son nom hébreu) est donc une clef pour la paix. À condition de comprendre qu’elle réside avant tout en nous, et qu’elle n’apparaît que lorsque les enfants d’Abraham se souviennent qu’ils sont frères. Dans cette époque fondamentale où interviennent des changements profonds, autant individuels que collectifs, l’aide des Lettres hébraïques et des noms sacrés peut être réellement précieuse.

Le Saint Nom (YHVH) est d’une grande puissance vibratoire, mais nous pouvons aussi chanter ou répéter à voix haute le nom Elohim. Il est le premier à apparaître dans la bible : « au commencement Dieu créa les Cieux et la Terre », et évoque donc Dieu en tant que Créateur. Adonaï est le Seigneur. El Shaddaï est un nom plus proche du plan terrestre. Les hébreux désignent souvent Dieu tout simplement par HaShem, qui signifie justement « le Nom ». Il existe également une multitude d’autres possibilités, moins courantes. Mais j’aimerai évoquer un autre nom qui m’est cher, offert par la langue arabe : Allah. Ce nom magnifique et très puissant n’est malheureusement pas toujours entendu d’une façon positive en occident, par une méconnaissance de l’islam. Il signifie pourtant l’unité absolue de Dieu et de tous les hommes, le mariage des profondeurs de la Terre et du Soleil.

Allah, Elohim, Yahveh. Dieu est Un, en nous et autour de nous. Oui, il est temps pour nous de grandir, de pardonner, d’aimer, debout dans Sa lumière, pour que la Paix véritable trouve enfin son royaume sur la Terre.